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Pat Burgener, musicien mélancolique et snowboardeur survolté

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Pat Burgener, musicien mélancolique, snowboardeur survolté!

© Instagram patburgener

Une longue parka noire sur une veste à capuche grise; un bonnet de laine pour discipliner une crinière de surfer décolorée par les éléments; deux guitares sur le dos… Pat et son look bohème déboulent dans les bureaux de la société de son frère, Marc-Antoine, en s’excusant immédiatement pour son (léger) retard. Dans la rue du Midi, qui abrite les bureaux lausannois de son aîné (qui gère ses carrières) mais aussi – un numéro plus loin – le centre de beauté de sa maman, Pauline, difficile de trouver une place de parc en ce jour de semaine. A peine installé, le voilà qui propose thé et tutoiement. Dans l’ordre. Il faut dire qu’avec le cadet de la famille Burgener (il y a aussi Max, le benjamin), le courant passe vite. Passionné, le jeune homme de 24 ans à peine aime partager: «J’ai tellement de chance de faire ce que je fais, de vivre pour et par mes passions.»

Réussite olympique

Les passions justement, Pat en connaît de multiples, dont le snowboard, qu’il pratique au plus haut niveau depuis son adolescence. Point d’orgue de sa carrière de sportif d’élite, les derniers Jeux olympiques de Pyeongchang où sa vitesse, sa puissance et son agilité l’ont hissé à la 5e place de la compet de half pipe, le jour de la Saint-Valentin. Le voilà à quatre marches de l’Américain Shawn White, LA légende de la discipline. Une belle revanche après des olympiades manquées à Sotchi et quatre années de galère, consécutives à une fracture du poignet et une rupture des ligaments du genou.

Pat, en plein doute sportif, décide alors de mettre à profit cette immobilisation pour s’adonner à la musique. Des cours de guitare vont lui permettre de délaisser un peu le piano et d’emporter son instrument avec lui pour composer et composer encore, jusqu’à donner naissance à un premier album, The Route, sorti ce printemps. Sur cet opus initial, pas de riffs de guitare saturés ni de paroles de révolte. L’ambiance est plutôt à la douceur et à la mélancolie. A l’image de l’auteur, compositeur et interprète, que Pat est aujourd’hui:

«Mon frère, Max, m’a toujours dit que ma guitare était une extension de ma personnalité. Moi, je pense que ma musique, et cet album, sont vraiment une extension de moi», ajoute-t-il.

Le calme et la tempête. Sur son snowboard, son skate, ou encore son surf, à Crans-Montana ou à Hossegor, Pat est tout en énergie. Pourtant, une fois les planches échangées contre son instrument, chez lui en Lavaux, à Los Angeles, où il a produit son album, ou à San Diego, où il enregistrera le prochain, l’ambiance est plutôt à la zénitude, nimbée de la douce lumière des couchers de soleil, un thé maté à la main. Le tout est dûment capturé par son filmer, Etienne, puis aussitôt largement diffusé sur You Tube ou Instagram. Une vie à cent à l’heure, c’est ce qui convient à Pat, artiste nomade sans attaches si ce n’est familiales. Lorsqu’on a une maman libanaise, on ne rigole pas avec les liens du sang.

Scolarité compliquée

Pat, hyperdoué autant qu’hyperactif, même si on n'ose pas abuser de ce mot, qui l’a tant fait souffrir enfant, alors qu’il ne parvenait pas à trouver sa place dans un quotidien bien trop étriqué pour lui:

«J’en ai beaucoup bavé, j’en avais vraiment marre de la vie. J’ai traversé une grosse période de dépression. En cours, je m’ennuyais, j’avais envie de faire du sport, j’étais frustré de devoir rester assis.»

Entre son entrée à l’école, à 5 ans, et la fin de la scolarité obligatoire, à 16, le garçon fréquente pas moins de huit établissements, dont il s’échappe à peine son cartable posé. Sa chance? «Avoir eu des parents très présents, aimants. Ma mère est biologiste, mon père est pharmacien. Ils ont refusé que je sois mis sous Ritaline et, malgré le fait qu’eux-mêmes avaient fait des études, ils ont compris que ça n’était pas pour moi, que seul le sport pouvait canaliser cette énergie et me rendre heureux, explique Pat. Avec ce médicament, on m’aurait forcé à devenir ce que je ne suis pas.»

Hoefflin et Mathilde Gremaud, pour l’amour du risque

Bourreau de travail

Foot, tennis, ski, snowboard, le petit garçon excelle dans tous les domaines. A ses heures perdues, il peint et dessine avec autant de talent. Aujourd’hui, Pat se lève chaque matin avec la même envie de croquer la vie: «Nos parents nous ont toujours donné le goût du travail. Ma mère bosse comme une folle, dort très peu. Avec ce que je fais, je pourrais avoir un rythme beaucoup plus lent. Mais non, je me lève chaque matin avec l’envie d’accomplir des choses. Ils m’ont fait confiance à un moment de ma vie où c’était dur, ce n’est pas pour donner raison à ceux qui me voyaient sans avenir.» Apaisé, mais touché, Pat prononce ces paroles les yeux baissés, tripotant son téléphone mobile dont l’écran d’accueil affiche le Petit Prince, héros de son livre préféré. Comme lui, Pat a compris que l’on ne voit bien et que l’on ne vit bien qu’avec le cœur... et sans adjuvant chimique.

Son actu

Pat sera en concert le 11 juillet au Gurtenfestival, à Berne, et le 13 juillet au Jumping Longines, à Crans-Montana. Son album, The Route, vient de sortir.

Ce qui le révolte

Que l’on veuille mettre les gens dans des cases, quitte à les décourager quand ils ne rentrent pas dans le moule.

Son dernier fou rire

J’étais en train de courir avec un copain quand il m’a raconté qu’il avait été expulsé de chez sa copineà trois heures du mat parce qu’il l’avait réveillée en allant aux toilettes.

Son don inattendu

Ma connaissance des choses, mon ouverture sur le monde. Comme je n’ai pas eu une scolarité normale, j’ai dû faire ma culture moi-même.

Sur sa shamelist

J’ai toujours le nounours de mon enfance. Il m’accompagne dans les moments difficiles.

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